Pour son premier long-métrage d'animation, le réalisateur français Jérémy Clapin atterrit aux Oscars. J'ai perdu mon corps fait partie des cinq projets cinématographiques nommés dans la catégorie du meilleur film d'animation. Célébré à Cannes, le géant américain Netflix en a directement acheté les droits de diffusion en dehors de la France. Une superbe reconnaissance pour celui qui avait jusqu'alors fait ses armes dans le court-métrage.

​

L'hexagone tient son rang de nation importante de l'animation sur la scène internationale. Et pour cause, la France reste depuis de nombreuses années le premier producteur d'animés en Europe, troisième dans le monde derrière le Japon et les États-Unis. Cependant à Hollywood, aucune production animée française n'a reçu de statuette. Cette année, la plupart des concurrents à J'ai perdu mon corps sont comme souvent américains.

 

 

Jérémy Clapin a travaillé d'arrache-pied pendant plus de six années sur son nouveau film. Le jeu en valait la chandelle ! J'ai perdu mon corps est une véritable réussite. Salué par la critique à sa sortie, ce long-métrage d'animation est adapté du roman de Guillaume Laurant Happy Hand. Néanmoins, il n'en reprend pas tous les codes. Jérémy Clapin remanie l'histoire du jeune Naoufel à sa manière.

 

Dans un récit aux parcelles surréalistes qui mélange poésie, temporalité et humeurs oscillantes, le téléspectateur est happé dès les premières images. Embarqué au cœur d'une histoire sensorielle à la fois gracieuse et mélancolique, on ne sort de cette bulle qu'une fois le générique achevé. Dans son film, Jérémy Clapin nous dresse une intrigue où trois arcs narratifs s’entremêlent. Le parcours et la jeunesse de Naoufel, les péripéties d'une main coupée animée dans la ville et la romance entre Naoufel et Gabrielle. Le rapport au corps y est présenté d'une telle façon, subtile et lyrique, que personne n'en reste indifférent. J'ai perdu mon corps est une réelle merveille d'animation.