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Le scandale Gérard Depardieu

© REPORTERS

Gérard Depardieu est un monstre. Monstre sacré du cinéma français. Mais en 1991, en pleine promotion pour les Oscars, les américains ont donné un autre sens à ce mot pour décrire l’ange blond. Alors favori de la course à la récompense du meilleur acteur pour son rôle de Cyrano de Bergerac dans le film éponyme de Jean-Paul Rappeneau, une histoire de viol vient remplir les médias outre-Atlantique.

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Moins de 48 heures avant la cérémonie, une journaliste du Time Magazine ressort des archives une interview de Gérard Depardieu où il affirmerait avoir violé de nombreuses femmes dans son enfance. Sa jeunesse dans la ville de Châteauroux était pour le moins mouvementée et le futur acteur passait son temps avec des garçons plus grands dont certains lui faisaient « découvrir la vie ». A l’âge de neuf ans, Gérard Depardieu assiste à une histoire de viol. Il assiste au viol mais n’y participe pas. Or, pour les américains, « assist » signifie aider.

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D’une erreur de traduction part l’incompréhension. Cela amène un déchaînement de violence dans la presse américaine à l’égard du français. Malgré les demandes de Gérard Depardieu et de ses avocats, le Time Magazine refuse de modifier son article. Des médias tels le Washington Post appellent au boycott de l’acteur. D’autres comme le New York Times annoncent la fin d’une carrière à peine commencée aux Etats-Unis pour Depardieu. Et les puissants « clubs de femmes », les associations féministes, réclament à minima des excuses publiques de sa part.

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Le sujet traverse l’océan pour arriver en France où l’acteur est soutenu. La presse française sous-entend un complot américain et même le ministre de la culture Jack Lang monte au créneau pour soutenir Gérard Depardieu. Il lui confie tout son soutien et sa consternation à propos du comportement des médias américains.

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Son honneur est sali. Sa carrière à Hollywood est tuée dans l’œuf. Gérard Depardieu ne se présente pas aux Oscars, qu’il ne remporte pas, et refuse catégoriquement de présenter des excuses. Cela renforce le joug américain à son encontre, tant le repentir est une question primordiale en Amérique du Nord. Dégoûté de ce battage, l’immense acteur a définitivement tourné le dos au cinéma hollywoodien.

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https://www.ina.fr/video/CAB91014509

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