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Los Angeles, ville de cinéma ?

Véritable berceau du septième art américain, la Cité des Anges (pas celle des Alpes-Maritimes) abrite l'industrie la plus rayonnante et diffusée du cinéma international. Hollywood Boulevard, Paramount et Warner Bros Studios, les Oscars. Autant d’éléments qui affirment ce statut de ville-cinéma. Pourtant, pas si facile de l’admettre lorsque vous arpentez les rues de Los Angeles.

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« Vous allez à Los Angeles ? Génial, vous tomberez peut-être sur un tournage en cours ! ». Eh bien non. Pourtant nos rêves étaient grands. Depuis les années 1910, le quartier d’Hollywood, situé au Nord-Ouest de Los Angeles, abrite les plus grands espaces de production cinématographique au monde. La ville elle-même revêt ses allures de studio géant, avec ses très longues et larges rues, ornées de palmiers, et rythmées par les lointaines sirènes de police. Le décor hollywoodien, le vrai. Il est d’ailleurs relativement simple d’accéder aux portes des légendaires studios tels que Paramount ou encore Warner Bros. Mais même aux abords de ces attractions phares, peu de touristes à l’horizon. « Ce qui est bluffant à Los Angeles, par rapport à New York, c’est l’espace », réplique qui revient à plusieurs reprises dans le film de Noam Baumbach Marriage Story, à propos de la ville. Et à dire vrai, le peu d’affluence au sein de Los Angeles nous a tous les trois scotché. Sur Sunset Boulevard, alors que l’après-midi bat son plein sous le soleil californien, l’atmosphère à l’extérieur n’a rien de l’effervescence d’un tournage de film. Quasiment déserte, la Cité des Anges se montre particulièrement calme, mis à part le trafic automobile incessant qui, quant à lui, est toujours au rendez-vous.

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Une publicité king size

 

La probabilité de croiser une star de cinéma à Los Angeles reste relativement faible. Dans son roman culte intitulé Sur la route (1957), l’écrivain américain Jack Kerouac disait à propos d’Hollywood : « Des familles immenses, venues de l’arrière-pays, étaient plantées sur le trottoir, bouche bée, dans l’espoir d’apercevoir une vedette de cinéma qui n’arrivait jamais ». Or, la probabilité de tomber sur une affiche promotionnelle d’un nouveau film ou d’une nouvelle série est quant à elle bien plus forte. En effet, les campagnes de publicité liées au cinéma sont omniprésentes en ville. Panneaux publicitaires, affichages sur les bus et dans les stations de métro, fresques gigantesques sur le dos des immeubles… Et tout cela à l’échelle américaine, entendons-nous bien. Impossible de passer à côté. Le budget dépensé pour la promotion aux États-Unis est colossal, surtout si on risque la comparaison avec la France. Un film français coûte en moyenne entre cinq et huit millions d’euros, et dont environ 800 000 à un million sont consacrés à la publicité. Outre-atlantique, le budget alloué à la promotion s’élève en moyenne à… 10 millions de dollars ! Un autre monde. Une enveloppe pas si inutile que cela, puisque plusieurs études américaines ont récemment démontré qu’un film inscrit dans la course aux Oscars a plus de chance d’obtenir une statuette avec une campagne de publicité coûteuse. Mieux, cet investissement s’avère rentable, puisque ces mêmes études prouvent que l’obtention d’une récompense augmente les recettes du film d’environ trois millions de dollars. Au-delà des coûts de production et de stratégie marketing, ces méthodes de communication s’inscrivent fidèlement dans la culture américaine, celle de l’exubérance à tout prix. Culture qui peut à juste titre s’expliquer par une concurrence féroce dans le pays de l’audiovisuel et du cinéma, avec une population de plus de 328 millions d’habitants.

Los Angeles se révèle belle et bien comme étant une industrie dont le produit phare est le cinéma. Pourtant, l’atmosphère qui se dégage de cette ville n’est vraisemblablement pas à la hauteur de sa légende. Alors, Los Angeles, ville de cinéma ? La question se pose encore.

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Les fameux Hollywood signs, qui surplombent  la ville de Los Angeles. © Pol Partouche

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